Gilbert Adair est un auteur postmoderne… Voilà déjà qui ne promet rien de bon… Son livre, « The Act of Roger Murgatroyd » se veut une parodie hilarante des œuvres d’Agatha Christie et des autres auteurs de l’Age d’Or du roman d’énigme. Il y a même un crime impossible dans une chambre close ! Qu’est-ce qui pourrait aller de travers ? Réponse : plein de choses…
Ce livre est atroce, tout simplement. Rien ne fonctionne. Adair est un auteur vaniteux qui se croit le plus intelligent au monde. Ses blagues sont nulles et il démontre qu’il ne comprend pas le roman policier du tout. Parfois, une de ses blagues fonctionne… il la réutilise alors encore et encore, ad nauseam, jusqu'à ce qu'on ait envie de l'étrangler!
Cependant, l’humour ne marche pas parce que le livre transpire d'une véritable haine pour les romans d’énigme. Adair ne cache pas son opinion : tous pareils et sans intérêt. Sa solution du crime impossible est, franchement, la plus stupide que j’ai jamais lue. Elle ne fonctionnerait jamais dans la réalité, et de plus, il y a un trou dans l’intrigue si grand, qu’on y pourrait mettre un cirque entier (avec deux ou trois éléphants). Et ledit cirque serait beaucoup plus amusant que ce livre.
Finalement, la « héroine », Evadne Mount est le personnage de roman le plus agaçant que j’ai jamais rencontré. Sa voix est forte et insupportable, et ses « observations » sur le mystère donnent envie de vomir. Tout pose problème en fait.
- Evadne Mount parle du « Detection Club » et prétend en être membre. Elle dit qu’elle, avec ses confrères, a inventé le terme « Mayhem Parva » pour décrire un village d’une apparence idyllique où un meurtre, alors que la trouvaille revient en fait à Colin Watson dans son livre Snobbery with Violence, écrit dans les années 1970, à peu près 40 ans plus tard !
- Vers la fin du livre, Evadne Mount inflige au lecteur une liste interminable de noms d' auteurs de romans à énigmes. C’est un geste purement hypocrite de la part d’Adair, qui essaye de convaincre les admirateurs du genre qu'il cherche leur approbation. Beaucoup des auteurs sur la liste n’étaient pas encore populaires à cette époque (à peu près les années mi-1930). Par exemple, le premier roman de Ngaio Marsh, mentionné dans cette liste, date de 1934.
- Gilbert Adair force Evadne Mount à parler de G. K. Chesterton, mais son discours se borne à dire que « Gilbert est un génie. » Ho. Ho. Ho. Subtil.
- Evadne Mount mentionne John Dickson Carr plusieurs fois, toujours de façon embarrassante. Finalement, elle mentionne la causerie du docteur Gideon Fell dans The Three Coffins (Trois Cercueils Se Refermeront…). Et c’est tout ! Adair ne démontre jamais aucune originalité— je soupçonne qu’il a simplement pris cette information sur Wikipédia, qui ne donne pas le texte complet. Il n’apporte rien de nouveau sur le sujet— Clayton Rawson et Anthony Boucher l’ont déjà fait mieux dans Death from a Top Hat (Miracles à vendre) et Nine Times Nine (Neuf fois neuf).
Une liste complète serait trop longue, mais voici une idée des stupidités où se complait Adair. Par exemple, il pense que le nom « Agatha Christie » est une blague. Il l’utilise souvent— vous comprenez ? C’est une blague parce qu’elle est une « rivale » d' Evadne Mount. (Encore de la subtilité...) Franchement, Evadne Mount est si agaçante que, par comparaison, Philo Vance ressemble au Dalaï-lama !
Gilbert Adair ne comprend rien à la parodie. « The Act of Roger Murgatroyd » n’est pas amusant du tout, et l’auteur démontre son ignorance complète du genre. C'est un livre affreux sur chaque plan. C'est une insulte à Agatha Christie, John Dickson Carr, et autres auteurs que j’admire.
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